Aujourd’hui on vous présente le travail d’une artiste qu’on aime beaucoup à ToutEs ou pantoute, le fabuleux monde de couleurs et de formes de notre graphisme et artiste visuelle chouchou : Marin Blanc.
Vous aurez compris que Marin est la graphiste officielle de votre balado préféré (oui, oui ToutEs ou pantoute!). Mais là, ce n’est pas tellement de son (magnifique) travail de graphisme qu’on a envie de vous parler ; c’est surtout de ses créations originales de collage.
Présentation de Marin Blanc
Avant de plonger dans son imaginaire, on vous propose une petite présentation.
Enfant, Marin grandit dans Hochelaga, « en haut de la côte », ses parents travaillent en télévision et toute sa famille est sensible aux arts, à la musique et accorde une grande importance à la langue française. Au primaire, elle va à l’École le Plateau, reconnue pour son programme de musique, mais son cours préféré, c’est les arts plastiques. Au secondaire elle va aussi dans une école avec concentration en musique, mais c’est toujours l’art plastique qu’elle préfère. Marin poursuit au Cégep en graphisme, puis s’inscrit à l’université dans la même discipline. 2012 arrive au début de son parcours universitaire. Pendant la grève, elle réalise qu’elle se sent déjà assez outillée pour naviguer dans le grand monde du marché de l’emploi.
Attendez, j’ai oublié de vous dire que c’était déjà une ado entrepreneur ! Oui oui, elle fabriquait et vendait des sacs en tissus recyclés lorsqu’elle était au secondaire. Vous vous souvenez certainement de cette mode au début des années 2000 !
Elle sera ensuite embauchée à Spectra pour le graphisme de grands festivals, elle fera même pendant plusieurs années le très beau visuel des Francos ! Jeune artiste avec le vent dans les voiles, Marin réalise à ce moment qu’elle aime beaucoup être entourée de musique pour créer du visuel. Elle poursuit dans cette voie-là avec la réalisation de pochettes d’album et d’affiches de spectacle de musique.
Tranquillement, elle se spécialise dans les œuvres de collage. Pour Marin, le collage c’est naturel, elle en a toujours fait, que ce soit des après-midi bricolage avec sa mère et sa grand-mère, sa première création de petite BD ou encore dans ses cours d’art plastique à la petite école.
Marin Blanc et la création de collage
La création, c’est un peu comme l’agriculture, tu ne peux pas récolter en même temps que tu plantes.
Marin Blanc
Par-là, Marin veut dire qu’elle n’a pas la même inspiration toute l’année. Même si elle est résolument une fille de ville, elle reste très sensible à la nature et aux cycles des saisons. Au printemps, l’inspiration revient toujours en force. Elle a aussi besoin de toucher, besoin du mouvement et de sentir les textures pour activer l’inspiration.
Faut pas trop réfléchir cela dit ; Marin œuvre avec l’inconscient, le geste instinctif. Lorsqu’elle intellectualise trop avant de passer aux ciseaux, le résultat est souvent moins authentique. Ces temps-ci, elle se passionne pour les collages abstraits, les explorations de couleurs, de formes et d’émotions.
Marin pratique son art avec discipline. Elle s’exerce tous les jours, pour elle, c’est comme un journal intime, ses humeurs du moment vont beaucoup influencer ses créations. Si elle en fait un peu tous les jours, c’est aussi une façon de sortir de ses patterns, parce qu’à un moment donné tu te tannes de faire la même chose.
Ça aide aussi à se décomplexer ; il y en aura toujours des moins bons. Faut en faire beaucoup pour sortir les moins bons, c’est comme ça! Marin insiste : ce n’est pas bizarre de s’exercer. En arts visuels, le fait de s’exercer n’est pas beaucoup mis de l’avant. Pourtant les grand.e.s artistes qu’on connait aujourd’hui pouvaient repeindre plusieurs fois le même tableau jusqu’en être pleinement satisfait.e.
Le quotidien comme source d’inspiration pour Marin Blanc
Lorsqu’on demande à Marin ses sources d’inspiration, elle nous parle surtout du quotidien. Elle choisit toujours avec soin de beaux objets qui l’accompagneront dans son quotidien. Elle aime être entourée d’objets utiles qui ont une touche esthétique particulière. C’est encore mieux lorsqu’ils sont fabriqués par des artisans et des artisanes d’ici.
Cette sensibilité au quotidien l’amène d’ailleurs à privilégier les expositions dans les cafés et les bars, car elle souhaite que son art accompagne aussi les gens dans la quotidienneté de leur vie. De cette façon, Marin à l’impression d’être près du monde, même si le métier d’artiste en art visuel reste un métier très solitaire.
Dans ses collages figuratifs, ses sujets de prédilection sont les corps et les plantes. Elle tire ses images de livres d’horticulture et de magazines de mode. Pour être un peu plus autonome dans ses images, elle a commencé à faire des autoportraits. C’est aussi une façon de s’éloigner des corps de mannequin, grands et minces, souvent retouchés. À force de regarder et travailler avec des images de mannequin Marin avoue qu’elle en venait à trouver étranges les proportions des images de corps « standard ».
Pandémie = renouveau pour Marin Blanc
La pandémie a nécessairement affecté le travail de Marin, tout particulièrement ses contrats de graphisme dans l’événementiel… Mais au détour d’une initiative pour valoriser le travail d’artiste et enjoliver un quartier qui sombrait dans une morosité pandémique, Marin s’est découvert un nouvel intérêt : la peinture ! C’est l’appel aux artistes à peindre une toile grand format installée pour l’occasion dans les vitrines de commerces fermés qui a poussé Marin vers les pinceaux. Le défi lui a beaucoup plu ! Tellement, qu’elle a même décidé de retourner sur les bancs d’école pour pousser son exploration de la peinture pour loin.
C’est donc avec beaucoup d’excitation qu’on attend de voir ses belles toiles !
Mais d’ici là, vous devez absolument aller jeter un coup d’œil sur son site web pour vous mettre du beau plein les yeux 😊 Et peut-être même vous procurer une impression de ses très jolis collages !
Article écrit par Wina Forget, coordonnatrice de ToutEs ou pantoute.