Le troisième bloc de la saison comporte deux épisodes sur le soutien radical, thématique explorée à travers le care et la notion d’alliéE. Comme on a toujours plus de choses à dire que ce qu’on est capable de raconter en une heure, voici quelques réflexions supplémentaires pour compléter nos propos.
Le care environnemental, comme le proposent les écoféministes
Comme notre cinquième épisode le sous-tend, valoriser une éthique du care dans notre société est révolutionnaire pour renverser nos rapports sociaux de genre, de race et de classe – pour cesser de faire reposer le bien-être des privilégiéEs sur le dos des plus vulnérables qui accomplissent le soin nécessaire au bon fonctionnement de la société. L’éthique de care, comme le défendent Joan Tronto (2013), Sandra Laugier (2015) et d’autres, pourrait être révolutionnaire aussi au niveau global, pour la défense de l’environnement terrestre qui subit les contre-coups de la croissance économique effrénée et la consommation à outrance.
Le care implique une approche de la responsabilité partagée de la vulnérabilité inévitable. Et si cette planète que nous habitons était elle aussi vulnérable et nous devions en prendre soin? Et si la responsabilité était collective, totale – individuelle et institutionnelle?
Ainsi, défendons cette éthique du care, de la sollicitude, face à la froide attitude rationnelle de la morale hégémonique sur laquelle repose la négligence de notre environnement.
Pour pousser plus loin ces réflexions, on vous invite à lire :
Être alliéE ou s’allier, telle est la question
Notre sixième épisode concerne l’action de s’allier à la lutte d’autrui, motivé par l’empathie et un désir de justice sociale. Comme il a été discuté par Laurie, son invitée Pierrette Coulombe et Alexandra, s’allier, lorsqu’on est en situation de privilèges, commence par une mise de côté de l’égo afin de faire reposer le geste sur une réelle bienveillance. Profiter des bénéfices de l’alliance pour son propre capital social vide l’action de son sens. Voici les 3 étapes vers des pratiques anti-oppressives honnêtes, telles que formulées dans la Trousse d’outils pour les alliées aux luttes autochtones rédigée par le RÉSEAU de la communauté autochtone à Montréal – à lire absolument!
1. Soyez critique à l’égard de toutes motivations : « Ces mobilisations et luttes n’existent pas pour promouvoir votre propre intérêt, et elles ne sont pas des activités loisirs. »
2. Commencez par apprendre : « L’éducation est un processus continu. Le changement ne sera pas facile et vous ne serez jamais vraiment un expert des défis et des réalités autochtones, mais vous pouvez contribuer comme alliée »
3. Agissez en conséquence : « Être une alliée est un processus qui dure toute la vie, qui est enraciné dans l’action et qui exige humilité et réflexion critique continue. Être une alliée n’est pas un insigne d’honneur; c’est un privilège. »
En ce sens, on vous lance quelques recommandations qui nous ont été utiles.
Pour reconnaître nos privilèges :
Pour s’éduquer :
Pour le reste, la balle est dans votre camp!
N’hésitez pas si vous avez des recommandations à nous partager!
Par Ève-Laurence Hébert (elle) | Coordonnatrice toutEs ou pantoute
Sources :
Tronto Joan (2013). « Particularisme et responsabilité relationnelle en morale : une autre approche de l’éthique globale ». In Gilligan Carol, Hochschild Arlie, Tronto Joan. Contre l’indifférence des privilégiés. À quoi sert le care (édité et présenté par Patricia Paperman et Pascale Molinier). Paris, Payot.
Laugier, Sandra. (2015). Care, environnement et éthique globale. Cahiers du genre, (2), 127-152.