La semaine dernière, nous sommes alléEs au Nestor pour féliciter l’excellente équipe de Les 3 Sex* pour leurs cinq années d’impressionnant travail, nous procurer leur tout nouveau magazine Sexualités oubliées et discuter avec elleux de leur projet. Mylène de Repentigny-Corbeil, présidente et directrice générale de l’organisme, ainsi que les coéditrices du magazine Catherine Rousseau et Emmanuelle Gareau ont bien voulu répondre à nos questions.
Quelle est la petite histoire de Les 3 Sex* et les objectifs qui vous motivent?
Mylène : Les 3 Sex* a été fondé par trois étudiantEs en sexologie et à la base c’était essentiellement une revue en ligne qui voulait centraliser l’information et rendre visible les enjeux sexologiques dans la société. Depuis ce temps-là, à chaque jour on publie deux actualités qui abordent ces enjeux. Après cela, on a ouvert la section scientifique pour offrir des résumés afin de vulgariser le contenu pour la population générale. On a ensuite ajouté une section chroniques et témoignages qu’on rassemble parfois en des dossiers thématiques. Finalement, nous avons ajouté deux sections : la section outils et la section culture. En plus de cela, nous avons initié des projets hors de la revue en ligne, comme État brut : corps sexués, une banque de photos de corps et de parties génitales plurielles, ainsi que Les 3 James, une série de balados et de vidéos sur les réalités trans. Nous avons aussi fait des projets sur les vécus des personnes LGBTQ+ aînées, sur les personnes de la diversité sexuelle et de genre en région et là nous avons un gros projet sur la sextortion financé par Patrimoine Canada. En plus, nous avons notre colloque à chaque année sur la thématique Sexualités et technologies, notre Guide d’écriture inclusive rédigé par Magali Guilbault Fitzbay, linguiste de formation et nos ateliers d’éducation sexuelle en partenariat avec SexURL! Bref, on fait bien des affaires qui se résument en trois volets : diffusion de connaissances, sensibilisation et éducation.
Comment percevez-vous les intérêts et les attitudes de la société québécoise sur les sujets touchant à la sexualité?
Mylène : Les 3 Sex*, c’est venu d’un besoin : celui de réunir le monde académique, de la recherche et de la réflexion avec ce qui se passe sur le terrain. Tous nos projets sont dans une visée d’éducation positive, c’est-à-dire qu’on tente d’encourager les membres de la population générale à continuer leur cheminement vers l’inclusivité et le respect de la différence plutôt que d’attaquer en rabaissant celleux pour qui ça prend plus de temps..! On a une vision vraiment large et je pense que ça aide à déconstruire et déconfiner notre vison de la sexualité restreinte à des pratiques sexuelles. Ça fait qu’on aborde des enjeux de psychologie, de sociologie, de sexologie, de communication, médicaux, biologiques et ça monte que la santé sexuelle touche à toutes les facettes de nos vies.
Quels sont vos plus grands accomplissements des cinq dernières années?
Mylène : Je pourrais m’étaler encore longuement sur d’incroyables projets que nous avons réalisés avec brio, mais en fait je crois que le plus grand accomplissement est tout simplement celui d’être un organisme, en soi, et d’avoir survécu aux cinq premières années! Partir un organisme, c’est tough, et d’être encore plus solide que jamais après cinq ans, il a de quoi être fier∙ères. On a 55 bénévoles qui donnent trois heures de bénévolat par semaine, en plus de tous les postes salariés qui font du bénévolat, ce n’est vraiment pas rien! On a une communauté dévouée autour de nous. Et puis même notre structure est innovante: les postes salariés sont électifs et nous avons tous∙tes été bénévoles-membres avant d’être sur ces postes. Que l’on ait été capable de construire cette structure horizontale en un milieu de travail sain et que ce soit viable, c’est rafraichissant et ça donne espoir.
Voulez-vous nous présenter le contenu de votre nouveau magazine intitulé Sexualités oubliées?
Catherine : Bien sûr! On y retrouve quatre dossiers distincts sur quatre formes de sexualités qui ne sont pas discutées dans les médias mainstream : sexualités et handicaps, sexualités et sectes, sexualités et aînéEs, sexualités et religions. Dans l’espace public, on parle beaucoup d’éducation sexuelle, de violences à caractère sexuel, mais il y a tellement d’autres sujets qu’on écarte. On a choisi de parler de ceux-là parce qu’ils touchent de près ou de loin des membres de notre équipe et les expériences des collaborateur∙rices de la revue. On voulait que ça soit un point de vue situé et pas juste de la recherche déconnectée.
Emmanuelle : Vous allez voir dans la revue, ces sujets sont abordés de diverses manières : il y a des dossiers plus consistants, des témoignages, un journal de bord, des poèmes, des entrevues, des œuvres artistiques et des photographies. C’est l’aboutissement de 15 mois de travail minutieux et qui donne un résultat esthétiquement attrayant, touchant, drôle, pertinent, mais aussi facile à lire et vraiment agréable.
Pourquoi avez-vous choisi le format magazine pour parler de ces sujets?
Catherine : Sur le site web, nos articles sont beaucoup plus courts, on est plus dans la recension. Alors que pour le magazine, on est dans la création originale de textes qui ont été pensés et rédigés pour un format dans lequel on prend le temps d’aborder les sujets en profondeur à travers différentes approches. Le magazine a un ton beaucoup plus personnel autour du vécu de nos collaboratrices.
Emmanuelle : Aussi, on s’est donnéEs la chance de faire des gros dossiers dans lesquels on aborde les sujets à partir d’angles différents, alors qu’on a moins l’occasion de faire ça avec notre site web. Ça donne une grande cohérence au produit fini qui offre un beau mélange entre l’artistique et le scientifique.
Où peut-on se procurer le magazine Sexualités oubliées?
Emmanuelle : sur notre site web, évidemment. C’est par ici : https://les3sex.com/fr/sexualitesoubliees
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On vous encourage fortement à vous procurer le magazine. On s’est retenuEs de le dévorer pour le savourer et faire durer le plaisir (ceci n’est en rien une allusion à la sexualité 😉).
On vous invite aussi à rester attentif∙ves à notre troisième saison qui débutera le 13 janvier 2022, car nous avons quelques sujets au programme qui risquent de vous intéresser. Plus de détails à suivre dans les prochaines semaines!
Par Ève-Laurence Hébert (elle) | Coordonnatrice toutEs ou pantoute